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religion

23 novembre 2008

ELLE ETAIT AU PIED DE LA CROIX

ELLE  ETAIT  AU  PIED  DE  LA  CROIX .

°°°°°°°

Elle était au pied de la croix,

Ne pouvant contenir sa peine,

Impuissante et vaincue.   Son roi,

Son seigneur et son dieu, son amour-passion même,

Et qu’elle avait suivi, comme on suit ceux qu’on aime,

Depuis son bled des bords du lac…

…Et pleurait Marie Madeleine,

La tête couverte d’un sac…

… Elle avait plus qu’aimé Jésus :

Elle avait adoré cet être !

A ses yeux c’était Dieu !  Bien plus !…

… Car Dieu est si lointain… Mais c’était Dieu fait homme !

Jésus, c’était le ciel sur cette terre, comme

La manne au milieu du désert,

La vie de l’enfant qui va naître,

La rosée sur le chêne-vert !…

Il ne lui avait rien donné

Que de jouir de Sa présence,

Après lui avoir pardonné

Les frasques d’une vie aux démons mal vouée…

… Mais lorsque sa sandale s’était dénouée,

Alors elle pouvait se jeter à Ses pieds.

Lui la grondait.  Sans indulgence

D’abord… Et puis lui souriait.

Ce sourire !… Ah ! comme elle aimait

Le voir lui faire un grand sourire

Un peu complice, quand Il feignait

D’engueuler un apôtre qui avait compris

De travers la leçon !  Il n’avait pas de prix,

Ce sourire !   Il était… divin !

Par lui Il gardait son empire

Sur ceux qui L’approchaient, en vain

Cherchant à le vaincre, à Lui nuire.

… Ce sourire, c’était… mais c’était la Vie même !

…La vie !…  Il était mort, là-haut, les bras en croix…

…Les bras en croix… C’était… c’était ainsi, je crois,

Qu’elle le vit, jadis, pour la première fois :

Bras ouverts, accueillants, geste d’amour qu’on aime

Voir faire à celui de qui dépend le pardon,

Ou, au bout du chemin rocailleux et long,

De celui qui attend,

  A la fin de l’épreuve,

Son enfant initié, et qui, alors, lui tend

La robe de lin neuve,

Suspendant à son cou le précieux scapulaire

Où un nom est gravé dessus un caillou blanc :

Un nom que doit connaître le récipiendaire,

Celui du seul Témoin véritable du Père…

… Elle était là, prostrée.  Au sommet du Calvaire.

Du Calvaire sanglant.

  De ce calvaire austère.

A genoux.  Abîmée dans l’extase suprême

Où la douleur, parfois, transporte notre esprit.

Alors le ciel s’ouvrit

    Et Madeleine vit,

Au jour d’un grand éclair,

Le mort, exsangue et blême,

Par la lance le cœur ouvert

Par Son amour les bras ouverts,

Sourire… et murmurer : « - Marie ».

Laurent  Doran     29.O5.81

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23 novembre 2008

CREDO d'Ensoucado

Je crois que la Provence est au centre du monde .

Je crois que son nombril est le bourg de Pertuis .

Je cris que l ‘Elysée est au bord de La Bonde ,

A moins que ce ne soit sur la hauteur d’Ansouis .

Je crois que des génies flottent sur les lavandes ,

Et que les papillons qu’on voit sur les genêts

Sont des fées . Et j’ai vu des sylphides , en bandes ,

Au cœur de la Durance tremper leurs mollets .

Un prince d’autrefois flâne le long de l’Eze

Depuis qu’en vert crapaud un jour le transforma .

Et Mélusine est là . ( Mais il faut qu’on le taise ,

J’ai passé plus d’un soir , blotti entre ses bras ) .

L’étranger est chez lui dans cette capitale ,

S’i sait boire pastis et tirer cochonnet ,

S’il montre un peu d’amour pour la mœurs provençale ,

S’il a assez d’humour pour de faire moquer .

Pour le peintre l’automne est un enchantement .

L’été est le repos des évadés des villes .

Et si l’hiver est triste , en est-il autrement

Ailleurs ? Quant au printemps aux fragrances subtiles ,

Il faut passer les monts pour mieux s’y retrouver :

Sodico d’un côté et Parola de l’autre ,

D’accord à décevoir l’espoir de votre nez ,

Sont l’ombre à ce tableau . ( N’avez-vous pas les vôtres ? )

J’ai vu un lys d’azur à ceinture écarlate ,

Couché sur champ de blé , entouré d’angelots .

J’ai vu des ciels de pourpre ,, avant l’heure d’Hécate

J’ai entendu des pierres parler en sanglots .

J’ai senti la prairie , crissant quand on la foule ,

Exhaler un parfum , à la fois incertain

Et grisant . J’ai plongé dans le canal qui coule

Sa fraîcheur et sa paix au milieu des raisins ,

Des vergers , des moulins qui tournent sans rien moudre

Que quelques souvenirs , égouttant de leurs bois ,

Ecoutant le silence tracer dans la poudre

Des ruines , le dessin des invisibles voix

Qui font que la Provence accroche à son histoire

Le passé de chacun qui cherche le bonheur ,

Non dans les grands drapeaux des brillantes victoires

Mais dans la simple paix de la Terre et du cœur .

3 novembre 2008

Approche toi Thomas

APPROCHE-TOI , THOMAS ! ! !

°°°°°

«  - …Nous L’avons vu, Thomas !…Comme je te vois là !

… Mais non, pas un fantôme !… Il a touché sa mère,

Puis Jean, et tous les autres…

    Il a posé sur Pierre

Un regard soutenu… Et puis Il demanda

Si, parmi les apôtres,

Il y en avait un dont le maigre barda

Pouvait avoir, au fond,

       Un tout petit quignon,

Une tranche de lard, ou un bout de fromage,

Ou un poisson salé… Et quant à son langage

Il était…

Non ! pas faible, voilé, ténébreux, monotone,

Sibyllin, inquiétant, fuyant, lent ou aphone

Comme font les esprits dans les oracles grecs ;

Non, non !… Il nous parlait

Là, d’un ton clair et sec,

Comme au plan des déserts, au sommet des montagnes

Ou sur les bords du lac où nous l’avons connu.

                                    - . . .

-Non, Il n’était pas nu :

Il portait ( c’est étrange !)

Justement les habits que les metteurs-en-croix

S’étaient distribués

  En les tirant aux dés,

Mais pas du tout ce voile léger qu ‘ont les anges !

Il vit, je te dis !… Crois !…

Marie été allée ( celle de Magdala-

Quoique les autres, aussi, s’étaient trouvées là-,

Pour embaumer le Corps de notre divin Maître,

Une fois terminé le repos du Sabbat,

Elle n’y vit qu’un trou.  Rien dedans… Et se mettre

A courir, à crier vers Céphas et Jonas

Qu’ils viennent au tombeau où, hélas,

Selon ce qu’elle dit, on avait pris le Corps.

Jésus n’y était pas !

Le linceul y était, lui, blanc, plié encor.

Au jardin de Joseph où se trouve la tombe

Elle sort.

Pour prier…

Elle a cru, un moment, voir là un jardinier,

Lui pose des questions… Mais soudain elle tombe,

S’effondrant à ses pieds 

  S’écriant : «  - Rabbouni ! »

… C’était Lui !

    Le Seigneur !… Et vivant !

  …Vivant !…

Il vit !  Il va venir… Il veut qu’en Galilée

Nous partions.  Il a pris les devants.

Les fils de Zébédée,

Les frères du Seigneur remplissent les venelles

De la ville de cette ineffable nouvelle !…

  °°°°°°°°°°°

«  - Mes frères, c’est trop beau ! Et votre joie me gagne

Doucement… Mais… la chose est comme une montagne !

Non, ce n’est pas possible ! Et je ne peux y croire !

Je me réjouirai seulement tout-à-fait

Quand devant moi, ici, je Le verrai s’asseoir,

M’appeler par mon nom, me traiter de testard…

…Il me demandera à manger et à boire ;

Je délacerai ses chaussures… A ses pieds

Je verrai les deux trous que ces salauds ont faits

Pour le vider de sang, comme on fait d’un poulet.

… Je me ferai traiter avec joie de mal fait,

De malfrat, d’incrédule et de rustre grognard !

… Puis je me ferai doux pour demander l’honneur

De placer cette main sur la plaie de son Cœur.

Tout doucement.

Jamais aucun baiser n’aurait pu mieux se dire

Car des lèvres du cœur il serait obtenu

Directement.

… Après…

Après j’irai mourir pour avoir vu cela,

A chacun le redire, et le crier partout ! »

 

  °°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur ces mots Jésus vient.

    «  - La paix soit avec vous ! »

Dit-Il.  Et s’approchant du dernier survenu :

«  - Jumeau !… Approche-toi !…  Là !…Encore plus près !…

Vois mes mains un moment.  Et donne-moi la tienne.

Ce baiser que tu veux des lèvres de mon Cœur,

      Le voilà.

Ne doute plus de Moi,

  Et garde-Moi ta foi !


- C’était vrai ! Mon Maître ! Mon Roi !  Mon Seigneur !

Mon Dieu !

Ta vie a dépassé, pulvérisé les chaînes

De la mort !…

  Je sors !

    Oui, je sors le dire à tous !…

- Repose-toi Thomas !

Priez en attendant que le Paraclet vienne.

Je serai toujours là,

  Entre au milieu de vous.

Soyez en paix… Bonsoir ! »…

Et Jésus disparut dans le noir

Du coin que n’atteint pas l’huile fuligineuse.

Et Thomas garda, au creux de sa main rugueuse,

La fraîcheur

   Du baiser    venu du cœur

      De Dieu.

Antoine   Fa       Avril 1959.

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